Paysage avec une rivière et une baie dans le lointain

Joseph Mallord William Turner (1775-1851)  - Déjà, on sent naître une "abstraction" avant la lettre, peinte en 1845.

Avance réelle sur son temps. Tourbillon dans ce paysage de "lumière"... Spatialité des éléments principaux : terre-eau-air... Le terreau de l'espace flouté... Sfumato. Le visible a rendez-vous secret avec l'invisible sacré en cette toile de maître qui passe du réel du pinceau à l'irréel des touches de couleur...légère(s)... Maîtrise de l'aquarelle... Une fluidité du style qui s'ancre dans la réalité ce qui faisait dire à Turner lui-même : "En peignant, l'Art court après la Réalité...." C'est la splendeur vitale de la Nature après quoi, en fin de vie, Turner s'apprêtait à courir quand d'aucuns visaient plus la nudité féminine.... Sitôt après Turner, "nos" paysages ne semblent plus à regarder pareil... Cet été qui n'en est pas, une approche de Turner serait plus aboutie pour notre vision éblouie. Ici, même les deux petits troncs d'arbres semblent émerger ainsi que des présences peu familières.

Comments

[annie.m]

En effet, en observant avec minutie, des personnages mystérieux se dégagent de ce tableau: deux âmes semblent dissimulées au coeur des troncs, et au mileu de la 'rivière' peut-être une tête de
bélier.