La terre agricole disparaît, du moins se raréfie.
Aussi brève que vie de Simone Weil (1909 - Paris ; 1943, Angleterre), et, de son vivant, jamais publié, aucun de ses précieux ouvrages.
On la lirait pourtant sur un croissant de lune.
Pour d'autres agréments de fortune.
- Pesanteur, et grâce.
Aucune vie de rêve ne lasse.
Plus la "vérité" devient sévère, moins il y a de lecteurs sur terre !...
Nul n'entre plus dans ce dédale, son oeuvre nous apporte pourtant Missa Non Nominem (et, la Messe sans nom !)
L'athéologie nous abrutit, qui a mené aux tortures des "guerres mondiales" antérieures.
Ne voudrait-on alors qu'une Humanité sans coeur ?
Enigme des Générations.
La Peste de Camus rejoint le Livre de Job, ou plutôt l'inverse, la vie biblique débouche sur les événements humains comparables... Espère-t-on uniquement le pire pour chacun des Innocents, en cette vie-ci ?
Vain ménage spirituel que la pensée sans action, inutile effort de sagesse, que l'activité sans réflexion.
Seuls dans l'Univers, s'il n'a point d'ami pour le consoler ou pour l'épauler, que peut alors l'Homme face à ses propres combats ? Quel(s) défi(s), pour demain ?
Il est une fée dans ma maison, que je ne vois pas, qui me dit : tu es seul, alors fais "comme si..." l'Amour était près de toi !..
Les affres de naître au seuil d'un Néant, l'Homme devient un "dieu" pour l' homme, et non plus "un loup" !.. Il a passé le calvaire (au carrefour de ses chemins, bourbeux, boueux, atroces, ou sereins)...
- On le voit, avec les saisons qui changent, l' Univers bouge ainsi que foetus en gestation, prêt à "sortir", à naître au Monde, l' Homme peut-il s'accorder sereinement à ces brusques changements sans entrer en guerre, soit avec lui-même, soit avec autrui, soit avec pays voisin ?.. On aurait connu toutes ces guerres anciennes pour n'en tirer aucune leçon, rien ? Sommes-nous si stupides et lourds que je ne l'aie déjà supputé ?
Comment tendre vers la Perfection, sans paraître ridicule aux yeux des spéculateurs ?
Rien que l'appât du Fric ne serait que la motivation terrestre ? Alors, ce siècle n'est pas le mien, je m'en retire bien volontiers. Je ne crois plus en la Providence de Bossuet.
Quel ordre des Passions dans l'Ordre de la Nature vis-à-vis du désordre de l' Univers ?
Quel Dieu sur Terre, en l'Homme et en l'animal, en la fleur, en l'arbre des forêts qui ne soit barreau de prison ? Quel Dieu en "notre maison" ?
J'ai là, moi, "le Grand Silence", et, mon chair ami, suis plus en "grâce" avec ce peu essentiel qu'une Tsataeva en peine à devoir manger des épluchures pour subsister, personne ne l'aidant, ayant fui la Russie Stalinienne pour un Paris plus hostile encore !... (La Famille de la mère de Simone avait aussi quitté la Russie pour venir s'installer en une France "en crise économique" (déjà !) où l'agrégée de philosophie y apprit physique et mathématiques modernes, latin-grec et autres langues étrangères maîtrisées très tôt, élevée dans un "total agnosticisme", sans idée particulière sur les religions, la catholique Simone de Beauvoir pour "camarade" de Normale Sup'..., syndicalistes et chômeurs intéressaient plus la professeure de grec chahutée que la Bourgeoisie Beauvoirienne..., du reste..., soit dit en pointant le fait qu'elle ne voulait pas être payée si d'aucuns souffraient de froid et de faim (y a-t-il encore de ces professeurs de Philo-là ? J'ai connu des profs qui, chaque fin de mois, évaluaient plus leurs émoluments que les devoirs d'élèves !..) Elle prend Platon comme maître à penser, appelé parfois "le Moïse grec".
- Qui nous sert aujourd'hui de "guide" (spirituel, s'il en est), pour nous conduire tous à la Terre Promise ?
J'ai là "mes" livres de Simone Weil dans lesquels je peux me "réfugier", si jamais une larme à l'oeil me venait, au su des débats déplorables actuels sur une humanité qui n'a rien compris, rien de rien (mais alors, que valent les Universités ? les Grandes écoles ? Les Elysées ?... Rien, du strict vent, trois fois l'oubli, la perte de mémoire, l'alzheilmer généralisé ?...) Pauvre terre, pôvre nous (comme on dit au Pays de Giono, dans le Sud !..)
De 1934 à 1935, faible de santé, elle alla ainsi travailler dans une usine de métallurgie pour être au plus près des opprimés, pour chercher à en comprendre l'expérience du labeur manuel et étudier leur sévère et difficile condition psychique...sous misère corporelle, intellectuelle...
En 1936, elle s'enrôla avec l'utopie des anarchistes lors de la Guerre d' Espagne, quittant Paris pour Barcelone.
En 1938, elle se dit soudainement "prise par le Christ" - La violence des "situations" appelle à la plus "complète négation" d'être, ce qui enrichit l'âme et l'esprit. Fidèle au christ (qu'elle voyait pourtant en l'eucharistie), elle n'était pas baptisée ; aujourd'hui, les divorcés n'ont plus droit de communier, "fidèles" tout autant !...
De la Connaissance surnaturelle, citons : " Pour obéir à Dieu, il faut recevoir ses ordres. Comment se fait-il que je les aie reçues dans l'adolescence, pendant que je professais l'athéisme ? " en réponse de quoi est révélée dans La Pesanteur et la Grâce ;" ... La religion en tant que source de consolation est un obstacle à la véritable foi : en ce sens l'athéisme est une purification. Je dois être athée avec la partie de moi-même qui n'est pas faite pour Dieu. Parmi les hommes chez qui la partie surnaturelle n'est pas éveillée, les athées ont raison et les croyants ont tort..
Oui, doit-on faire fi de l' Histoire de l'Humanité (qui - en fait - est la somme des passé-présent-futur), pour se sentir quelque peu, sinon religieux, chrétien, juif ou musulman, orthodoxe, du moins : spirituel comme je me trouve devenir ?
Marseille, 1942, après la défaite de la France. Casablanca. Puis New-York. Enfin, Londres, où elle rejoignit le Comité des Français Libres. Mourut de malnutrition au sanatorium d'Ashford (rations allouées par les Allemands aux Français d'alors)...
JOIE EN DIEU (Pesanteur et grâce)
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