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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 23:06

Si miaulaient les grenouilles, si croassaient les chats, si les serpents filaient doux sous les étoiles sifflantes, si caquettaient les kangourous, si grasseyaient les gypaètes, que deviendrait bien la nature humaine ?

Qui regarde encore la mer apitoyée en larmes sur les mouchoirs de plages chiffonnées ?
Qui se plaint de voir les bois semblables sous des voûtes effeuillées,
qui admire sans fin les chrysalides neigeuses des montagnes enrhumées,
qui s'occupe des gerbes de fleurs sacrifiées au suffrage des saxifrages pour quelques produits toxiques,
et qui, de la science des steppes ensanglantées, s'interroge des chemins de l'espace où ne passent que des yeux
larmoyants ?

Ensuite, un torrent d'impudeurs, et puis le fleuve des insolences, enfin la mer des provocations à la surface des permissivités, trois heures de plus sur l'île Maurice, six heures de moins à Montréal et une en Abidjan, le monde tourne à l'envers d'où je suis à voir les neiges qui enferment les montagnes d'esprit crispées où n'erre qu'un vent malsain, illettré, par mégarde...

 

Loin, immobile, l'extrémité muette.

 

Loin, tranquilles, les Alignements de livres blancs, trois millénaires d'aphorismes sacrés et de romans-poèmes à situations psychologiques, jetés au feu des indifférences, qu'un EMR ne pourrait soigner...

 

- Aah ! Somnambule soif de dire qui déchire mon palais, page espionne où sont nichés mes minuits secrets de mots épars, aah, anxieuses oppressées, phrases en eaux-mortes sur les routes d'encre sèche où s'exhibent nues les lignes d'exaltations couvrant les sillons de mes langages fantaisistes, aah, une forêt de mots purs aux mille bois d'adjectifs ne suffirait à repousser parmi les futaies de verbes futés, Les grandes Langues se meurent...au profit des sms, des msn, des apocopes, aah, Jardin dévasté des racines latines, le Français, filtré par le grec et le latin, n'est plus qu'un fatras d'anima !..

C'est le monde à l'envers, on jette les bonnes paroles pour ne garder qu'un faible radical, tous les dérivés français jetés au diable vauvert, oh, Frater, fratis, frère et fils, on ne parle plus sur terre, on baragouine.
Mos, moris, moeurs perdues...
Radix, radicis, racine arrachée !
Species, pauvre espèce humaine... Marchandise : merx, mercis...

Allons-nous ramener la Vie sainte au-delà des Églises, Marie ?..

Précise, la Terre est un flocon de plaies, une bombe attentive, une boule impatiente ; je sais pourtant que "le sage se fait une gloire d'oublier les offenses" (Proverbes)

 

 

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