Rencontre éclair de deux écrivains (signes ?)

Circumnavigateurs lettrés, cher fils, Simon de B.G, sur Lille ai rencontré Pierre Dhainaut ( grand ami de longue date et poète de l'Anthologie NRF du XXème, "l'air dans nos traces", p.454) puis, décidé à ne plus alimenter ma parcelle de cette Blogosphère, je rencontre, il y a trois minutes, vers 11h2O, en la librairie Trébouliste où je m'achetais des cartes postales pour Pierre, Fils et autres, je rencontre brièvement un auteur de chez Flammarion, que j'avais déjà rencontré par deux  fois, jadis, sur Nantes et ici même, à Douarnenez, Yvon le Men....
Nous causâmes vite de choses littéraires, il rentrait sur Lannion.  Rien sur moi, tout sur eux, les déjà placés...
A cela, qu'est-ce à dire ?.. L'effet du Périsprit me poursuit-il ?...  Egalement, jadis, ai trois fois croisé Le Clézio dans les rues de Douarnenez, il a beau logis dominant la baie, à quelques lieues de chez moi (lire le dernier Garcin).
En gare de Lille, mon fils me demande si je poursuivrai mon Journal (Blog), à quoi je lui adresse ma réponse négative, également donnée, hier soir,  à Bérangère...
Bon... Il fait très chaud sur Douarnenez-Tréboul, le ciel est d'un bleu céruléen, l'onde des belles lumières offre à voir de très belles couleurs chlorophylliennes aux frondaisons que je vois depuis la fenêtre ouverte de ma chambre-océan retrouvée telle une page Proustienne où je repense au Paradis que j'ai connu, côté Brestois :
- Aucune richesse qu'un immense mandala de frondaisons, justement, pourtournant La Mignonne, une rivière  où la "blanche Ophélia flotte comme un grand lys" ; il me parlait, je l'écoutais, le médium des oiseaux des buissons taillés auprès des Jonquilles ; l'herbe tondue parfumait l'air de cet Eden caché de la ville plate et grise où furètent les marins à pompons que toucheraient maints auteurs d'une "Querelle de Brest", et, j'ai perçu l'Enseigneur dans la silhouette verticale d'un immense grand Arbre au nom inconnu vers lequel nous nous acheminons, tous, circumnavigateurs endiablés et virtuels, les sans visage et sans voix aucuns, une fois les lourdeurs et les branches transgénérationnelles ployées dessus l'onde finale de nos petites existences, tout ça, croquis de nos passés croqués, laissé brûlé dans l'âtre de nos espérances et de nos expériences (la vie n'est qu'une longue suite d'expériences, mon fils, toi l'animiste qui ne crois pas à ce Grand Arbre que j'ai vu, au bout du ruisseau et du nouveau chemin qui nous reste à parcourir, toutefois spacieux, et toutefois élargi de bonté et de beauté, droit, tracé dans les herbages élagués de la clairvoyance..)

Sur Tournai, j'étais Walden, et  j'avais mon sous-bois, le Jardin de la Reine où j'allais philosopher sans rien dire ni écrire (Rilke m'a averti : celui qui peut se passer d'écrire, qu'il le fasse ; je fis, quinze jours durant..., sauf quarante quatre pages qui ne sont pas en ce Blog mais dans un Journal de Moleskine, deuxième du Nom).

Walden est le livre qui inspira Chris Mc Candless, qui le poussa à faire son voyage "au bout de la solitude" -(Into the wild) , je fis de même, et me re-voici, sorti du Bois, loup sans collier, loup toujours à poursuivre le mulet portant l'avoine du meunier plus que celui qui se sent léger à porter l'or de son maître, avant de mourir sous les coups des brigands qui le dévalisèrent pour l'occire, dixit La Fontaine..., le premier animal allant  toujours bon an mal an...les chemins escarpés, mais chemins de grande Liberté sur lesquels je continue le Kin-hin (méditation en marche), navette de tisserand-poète s'il en est..., allant-venant  les Ecritures.
Sur Lille-Tournai je vivais avec  l'horizontalité des foules en mouvement ; en Douarnenez-Tréboul, je suis, là, présent à la verticalité des mysticismes (Dôgen : "il ne faut pas trop aimer choisir !")
Y suis-je figuier indéracinable après 18 ans d'existence en terre celte, en Celtitude ?
Les Celtes en ramenèrent des graines d'Italie ou de Grèce pour les planter dans le sol de nos sagesses de beauté philosophique (l'arbre est peu apte aux conflits, aux orageux affrontements, il a le petit caractère des médiums réceptifs, sensible à fleur de peau, d'écorce nue, et les soins lui conviennent, ceux de l'âme et de l'esprit des gens qui le côtoient, qui l'interrogent, qu'il écoute,  à l'écart des bruits du monde et de la vie en général ; je suis "figuier")...

En Bretagne, ôtez les mythes et légendes, il ne reste plus rien.
Dans la vie d'ici, je vais d'un demi-pas par jour, au son de la cloche du lever, la circulation sanguine redevenue normale, continuant zazen sous la forme d'une autre concentration (à Lille, j'ouvris entièrement  ma disponibilité à mon fils, rien qu'à lui : c'est l'adulte qui doit se mettre à niveau de l'enfant, non l'enfant  s'ajuster à la maturité - ? - adulte, dans le télescopage des générations).
Quoi ?.. Non, je ne reprends pas mon Blog, c'est lui  qui me rappelle, nuance, majeure inspiration de l'aïos !
Je reste hors Chronos !.. Re-bonjour les amis, du moins, pour ce jour , seulement, re-kenavo du site...
Maintenant la sirène des pompiers vient de lancer ses coups d'essai du premier Mercredi du mois, les cloches sonnent midi, les mouettes canardent mon silence, un pigeon poursuit une pie, tout à l'essai des rôles inversés, je me propose cette tentative d'écriture lancée à la hâte, au diable vauvert, comme on la recevra...depuis les pépiements qui me plaisent à entendre aussi, de loin en loin...Cela sent fort les fleurs dans les nuages de pollen et de papillons... Et puis, vous,.., au fait ?
Vous allez bien, circumnavigateurs de tout acabit ?.. François Matton (POL) , oui, qui , à l'heure où je me formule une limite à mon Blog, vient de me glisser un commentaire, lui qui ne m'en laisse jamais..
(Autre signe di'invite à le galvaniser ? Savoir lire les signes et les comprendre bien, au mieux pour le meilleur moment des interprétations)...
Bon... Bon, bon, voici mon texte d'une rentrée pensive...